Messages : 22
Inscrit le : 20 juillet 2012
|
Salut, A la demande d'Antoine, le compte rendu du WE par Jean Louis, vierge de remorqué.
Samedi matin, rendez-vous à l'aérodrome de Pizay à 8h00. J'arrive à 7h50 à destination ou m'attendent déjà Nico, Manu, Valoch et Bruno le pilote d'un Atos VQ. Jean-Yves arrive dix minutes plus tard. Le staff est là; Lucile et Erick nos formateurs d'Atout vent, Antoine et Jean-Michel nos biplaceurs pédagogiques, Mélanie et Samir nos hôtes et gérants de l'aérodrome de Pizay. Excusez du peu mais Samir, pilote émérite d' U.L.M qui sera notre remorqueur pendant ce week- end, est champion du monde et d' Europe de voltige en U.L.M. L' aérodrome, quant à lui, nous invite à venir fouler son herbe verte et rase. Même le vent de Sud qui a soufflé une bonne partie de la nuit, s'est calmé de façon à nous laisser qu'une petite brise de quoi à peine réveiller la manche à air. Après une petite heure de briefing sur le niveau de chaque pilote, la présentation du staff, les consignes de sécurité, etc..., nous sommes rejoint par Pierre Cartier. Il est convenu que les vols se font sans instrumentation, les roues et la radio sont obligatoires. Je serai le premier pilote novice à effectuer un vol en biplace pédagogique remorqué avec décollage sur chariot. Pendant ce temps, les autres pilotes sont invités à déplier leurs ailes. L' appréhension est présente, également, mais le sérieux de l'équipe a vite raison de mes doutes. Le temps de s'équiper de casque et harnais, de se régler sous l'aile, de tester le largueur à encrage deux points et nous voilà prêts pour le décollage. D'un mouvement de tête de bas en haut, nous demandons le décollage. Le moteur de l' U.L.M vrombit, le chariot roule, prend de la vitesse. En une poignée de secondes nous voilà en l'air à quelques mètres du sol. L' U.L.M décolle à son tour et nous emmène, dans son sillage à plus de 400 m d'altitude. Tout en pilotant, Antoine me fait part de se qu'il fait en temps réel pour tenir le roulis et le tangage, de se qu'il faut faire et de se qu'il faut éviter de faire. Bref, une leçon en circonstance où le mot pédagogique prend tout son sens. Le remorqueur fait un signe de la main; c'est le signal et Antoine largue. A dire vrai, je n'ai pas eu le temps de tout comprendre, de ressentir les choses. C'est pourquoi, à peine posés, Antoine me propose de prendre la barre de contrôle. Nous reprenons position sur le chariot. On modifie les accrochages et me voilà aux commandes. Pour la première fois de ma vie de pilote, je vais emmener un passager. D'un hochement de tête, je commande à l' U.L.M de mettre les gaz. Le chariot part à gauche, mon passager contre à gauche. En décollage chariot, avant de piloter l'aile, il faut piloter le chariot. C'est comme ça, il faut le savoir; ça fait parti du truc. La trajectoire se rectifie, la tension de la sangle du chariot que je tiens avec mes pouces se fait forte: c'est le signal confirmé par Antoine. Je lâche la sangle et l'aile décolle tout de suite. Elle monte vite et il me faut tirer sur la barre pour m'aligner derrière l' U.L.M qui décolle également. Le plus dur est de rester attentif à tout ce que fait le remorqueur. S' il descend, il faut descendre. S' il monte, il faut pousser la barre pour monter aussi. Toujours avoir l' U.L.M et l' horizon alignés. C'est la base. Pour le roulis, il suffit de corriger par touches successives de plus en plus grandes ampleurs,si cela le nécessite. On ne pilote pas avec les épaules mais avec le bassin. Pour faire simple il faut guidonner avec modération pour ne pas amplifier le défaut de trajectoire à l'opposé. Bref, suivre le remorqueur, surtout dans un virage, ça s'apprend mais ça s'apprend assez vite. A la demande du remorqueur, je largue et pilote le bi avant de laisser Antoine prendre la barre pour le posé couché. Il me dit qu'à présent je peux monter mon aile. Tout les autres pilotes suivent le même cursus à l'exception de Nico qui a suivi une formation du même type à Aspres. Gilles Bouyer arrive à son tour en s'excusant de s'être trompé de Pizay. La matinée est consacrée entièrement aux vols pédagogiques biplaces. Plus d'une douzaine de biplace a été fait sans aucun problème notable, avant la pause déjeuner. Il est l'heure de se restaurer. Le remorqué, ça creuse! Les premières appréhensions se lèvent pendant que les estomacs se remplissent. (Un seul bémol à déclarer. Si l'aérodrome est entouré de vignoble, nous déjeunons à l'eau.) Vivement la suite... L' après midi, est dédiée au vol solo avec largueur à ancrage 2 points. Ce système permet de diviser la traction ressentie par deux et de répartir celle-ci sur l'aile et le harnais. De cette façon, le pilotage de l'aile se rapproche de la position normale de vol malgré une vitesse plus grande. Il a aussi la particularité de pouvoir se larguer à tout moment sans quitter les mains de la barre de contrôle. Pour moi et d'autre pilote, il est pédagogiquement très important de passer par ce type de largueur pour appréhender le remorqué. A tour de rôle et dans une file où personne ne laisse sa place, chaque pilote prend position sur le chariot. Il faut avant chaque décollage contrer la direction que prend le chariot en se décalant sur la gauche pour remettre celui-ci dans la bonne direction. Samir en pilote expert modifie également sa trajectoire pendant sa prise de vitesse au sol pour nous faciliter la tâche. Malgré quelques largages intempestifs en l'air, tous les pilotes sont remorqués sans problème. Seul Jean-Yves à son ultime atterrissage se plaint de sa cuisse. En se posant, il pense s'être fait un claquage et craint pour la suite du séjour. Je pense qu'il n'est pas faux de dire que plus d'une quinzaine de remorqué ont eu lieu cet après-midi. Il est 19h00 et nous rangeons les ailes montées dans les hangars de l'aérodrome. Pierre Cartier nous quitte et rentre en Auvergne. A l'exception de Pierre C, nous restons tous sur site pour un apéritif et un repas convivial créole que nous a mitonné Mélanie la femme de Samir. Pour ma part, c'est le ventre plein et complètement exténué que je quitte les copains pour une bonne nuit réparatrice. Demain s'annonce pas mal au niveau météo. -------------------------------- Dimanche matin, les uns après les autres faisons surface. L'air est doux. Une petite brise de Nord nous promet une belle journée de vol remorqué. Jean-Yves arrive trainant la jambe et me confirme que c'est terminé pour lui. Il restera avec nous jusqu'au repas de midi. Après un café / croissant nous voilà prêts à reprendre la barre de contrôle. Les ailes attendent docilement dans les hangars disposées à en découdre. Cette matinée, pour la plupart d'entre nous, est de valider que l'on maîtrise le décollage / pilotage avec ancrage deux points et à simuler un remorqué dans des conditions turbulentes. Samir à ce niveau est maître de la situation et nous met dans des configurations de vol que l'on est amené à rencontrer dans des conditions thermiques. Le but étant toujours de rester dans le sillage du remorqueur où l'anticipation et le pilotage sont de rigueur. La plupart des pilotes sont filmés par Erick et par des caméras embarquées. Il sera, plus tard, intéressant de visionner ces vidéos. Encore une fois, rien à signaler si ce n'est le bon déroulement de chaque remorqué. Même les atterros sont nickels. Aucun montant ne souffre. Pause casse-croûte à midi pris en commun en terrasse. Il fait chaud. Nous sommes tous en teeshirt et pourtant un vol de grues passe à la verticale de l'aérodrome. Serait-ce l'hiver qui arrive ? On a du mal à y croire. Pour moi, cette après-midi, c'est l'occasion de passer au largueur mono brin. Ce système de largueur, le plus utilisé, a l'avantage par rapport à celui du double ancrage d'être plus simple à la mise en œuvre mais a l'inconvénient de modifier la position de pilotage. En effet, toute la traction se fait sur le harnais. Le pilote est tiré en avant de la barre de contrôle. Un ajustement de l'overdrive en dépend et ceci pour garder un confort dans la maîtrise de la vitesse de l'aile. Même si cela paraît déroutant, le fait d'être passé par la transition largueur à double ancrage permet de franchir le pas avec une certaine sérénité. Que de progrès en deux jours ! Pour tout vous dire, je ne pensais pas que le remorqué pouvait s'apprendre comme ça. Une chose est certaine; cette formation ne pouvait pas mieux se passer. Les conditions météos, la piste, les U.L.M, les pilotes d' U.L.M et les formateurs ont fait de cette formation une réussite. Un grand merci au staff pour leur accueil et de nous avoir fait découvrir l'activité remorquée dans ces conditions. Pour ceux que le remorqué rebute à priori, laissez moi vous convaincre que lorsque c'est bien fait il n'y a pas plus de risque que de décoller d'une pente sans vent ou dans des conditions turbulentes. A l'avenir, je parlerai de remorqué avec une vision plus positive qu'à une époque. Il me reste encore beaucoup à découvrir. Entre autre le décollage à pied / remorqué. A suivre... Un grand merci à toi Nico, sans qui cette formation n'aurait pas vu le jour. Bon retablissement à Bruno, nous pensons bien à toi. A+ Jean-Louis.
|