témoignages de trois jeunes filles, pour dire que le delta
1/ n'est pas que pour les mecs
2/ n'est pas que pour les vieux....
Bon, c'est pas toujours ce qu'on voit sur le terrain...
Article de Vol Passion 55:
Drôles de dames…
Cet été Célia (16 ans), Fanny (17 ans), Pauline (17 ans), Ella (18 ans) ont fait leur stage delta à l’école Prévol de Saint-Hilaire du Touvet.
Oui, être une fille, jeune et faire du delta c’est possible !
Il était une fois quatre jeunes filles décidées à s’infiltrer dans le milieu du vol libre sous les directives de Charlie. Leur mission, si elle l’acceptait, consistait à atteindre le premier grand vol en moins de 15 matinées de pente école. Mission réussie, elles y arrivèrent au bout de 7 à 12 matinées malgré la météo. Pour cacher leur identité, elle devaient donner des signes de faiblesses « féminines » et se faire aider par de braves hommes pour porter leur aile jusqu’au tremplin…
Alex alias Pauline, Dylan alias Fanny et Nathalie alias Célia allaient révolutionner la discipline du deltaplane. Chacune avait sa spécialité : Alex, surnommée la taupe volante, atterrissait roulettes afin de creuser une tranchée dans laquelle elle se cachait une fois posée. Dylan, quant à elle, se posait dans un champs de maïs de 3 mètres de haut, dans le but de dissimuler sa base secrète. Et enfin, Nathalie posait dans le marécage (où elle laissait une paire de chaussure à chaque mission) pour passer incognito.
Leur prochaine mission : voler dans des conditions extrêmes : L’HIVER !
Célia Billod
Je m'appelle Célia, je viens de souffler mes 16 bougies. J'ai commencé la pente-école vers le 15 août et j'ai, à ce jour, 25 vols au compteur.
Si je vole en delta, c'est parce que j'en ai une énorme envie. Je suis une fille, mais je ne suis pas une « mauviette ». Les garçons n'ont rien de plus que nous ! Pas besoin de super muscles pour faire du delta, juste une bonne condition physique. Là où ils utilisent la force nous utilisons la ruse. Plus de 2000 ans qu'ils se croient supérieurs, c'est bientôt fini, hi hi hi !!! [NDR : insérer un smiley moqueur du genre Est-ce possible ?]
Pourquoi le delta et pas le parapente ? C'est une question de confiance ; le delta c'est du solide, c'est pas tout « mou ». La vitesse c'est grisant. Le delta donne une impression de glisse extraordinaire. La position allongée me donne l'illusion d'être un oiseau. Je touche du doigt le rêve de l'homme (et de la femme, vous dis-je !!). Je vole dans un silence parfait, « dans la troisième dimension », je suis seule avec moi-même et je ne pense plus qu'à voler : tous mes ennuis de terrienne disparaissent… Je suis libre comme l'air qui me porte. Pas besoin d'une force herculéenne pour lever une petite aile en zicral. Avec mes 50 kg pas de problème et en l'air c'est l'aile qui me porte.
Le seul petit bémol, c'est de remonter l'aile sur la pente école : le remonte-ailes nous aide et la galanterie existe encore .Un sourire aide beaucoup !
Alors, filles ou garçons, venez tous avec nous rejoindre la grande famille des deltistes… en plus on se marre bien !!
Célia Billod
Nom : Célia Billod
Âge :16 ans
Région :Rhône-Alpes
Club : Les Mouettes Rieuses
Nombre de vols : 25
Profession/études : Lycéenne (1re)
Signe particulier : Pas encore de pop corn mais déjà du marécage…
Pauline Bourdeaux
À force d’envier les autres, un jour on se dit « pourquoi pas moi ? ».
C’est en ayant des rêves plein la tête qu’un jour on décide de les réaliser. Depuis toute petite, je regardais mon père puis mon grand frère voler avec les membres du club des Mouettes Rieuses. Pendant ce temps, moi, au sol, j’attendais.
Finalement, à l’AG du club en 2005, j’ai annoncé ma motivation pour faire un stage delta… entraînant dans la foulée deux autres filles et un garçon !
Pourquoi le delta ? C’est sûr qu’il y a beaucoup plus de filles qui font du parapente dont l’apprentissage est dit « plus facile » et plus court. Mais le désir de voler « comme un oiseau » (je n’ai jamais vu un oiseau voler assis !) l’a emporté sur la soi-disant difficulté d’un apprentissage plus complet. La logistique delta n’est pas un problème non plus : les voitures de mes parents transportent déjà des ailes !
On a commencé la première semaine de stage avec un groupe d’élèves qui nous a tout de suite mis à l’aise, malgré la différence d’âge (17 ans pour nous contre plutôt 30 pour eux). L’ambiance était très bonne étant donné que nous partagions les mêmes envies, les mêmes peurs, les mêmes doutes… mais aussi le même camping : entraide permanente donc.
Les moniteurs de Prévol (Sam, Gilaï et Alain), très à l’écoute, le sont encore plus lorsqu’on est jeune. Ils nous ont demandé nos motivations, si notre envie de voler était réelle et ont évalué notre capacité à affronter le stress d’un décollage ou de conditions données. Lorsqu’ils ont vu qu’on était déterminées, on a dû faire nos preuves en pente-école avant de passer en grand vol. Très présents tout au long du stage, les moniteurs sont très rassurants pendant les grands vols : on ne se rend même pas compte au début qu’on est seule sous l’aile ! Au premier grand vol, j’ai eu l’impression que Sam (au déco) puis Gilaï (à l’atterro) étaient juste derrière moi, me parlant à la radio tout au long du vol. Puis, petit à petit ils parlaient moins pour nous laisser « profiter de notre vol ». Ce n’est qu’une fois posée que l’on se rend compte de ce que l’on vient de faire.
Pendant l’apprentissage on apprend beaucoup sur soi, sur sa capacité à mobiliser son esprit sur ce qu’il faut faire, à savoir réfléchir à la fois vite et posément, et ne pas rester tétanisée en croyant échapper à sa responsabilité de pilote.
Le stage m’a aussi permis d’apprendre à faire confiance aux moniteurs, à faire le nécessaire pour avoir confiance dans le matériel, et finalement aussi à me faire confiance. Avant, je doutais de pouvoir un jour voler de mes propres ailes et encore moins décoller du tremplin de Saint-Hilaire. Mais au cours du stage, on se sent de plus en plus capable.
Pauline Bourdeaux
Nom : Pauline Bourdeaux
Âge :17 ans
Région :Rhône-Alpes (Isère)
Club : Les Mouettes Rieuses
Nombre de vols : 25 à St-Hil' et 3 à Séderon
Aile : j’ai un Mambo
Profession/études : Terminale littéraire, Bac Danse
Projet : dans un futur proche passer le brevet, voler en thermiques (mais avec le Bac à passer… j'espère qu'ils m'attendront !!!) Puis continuer l’été prochain la formation (stage perfectionnement) puis après les championnats, le Red Bull vertigo et tout ça...!!!
Fanny Bouchelta
J'ai connu le delta grâce à Pauline et à son père deltiste. Grâce à eux, avec un groupe d'amis, on a eu la chance de pouvoir participer au concours de déguisement de la Coupe Icare 2005 en tant que passagers des biplaces delta. Et c'est après ce baptême génial que j'ai eu envie d'aller plus loin et de faire une formation en delta !
Ce qui m'avait le plus plu dans le delta c'était la sensation de liberté lorsqu'on est en vol et la vitesse qu'on ressent grâce au vent sur le visage. J'apprécie aussi beaucoup la position allongée, spécifique au delta.
La pente école est accessible aussi bien pour une fille que pour un garçon. On a peut-être juste un peu plus de mal à remonter l'aile en haut de la pente, mais un peu moins de mal à se faire aider !
Entre élèves, on s'entraide pas mal, on discute de nos erreurs, de nos doutes. La motivation des autres stagiaires permet de ne pas se décourager après quelques ratés. Une très bonne ambiance règne dans le groupe avec des élèves et des monos très sympas. On passe donc des bonnes matinées sur la pente école jusqu'au premier grand vol et là c'est le rêve, seule dans les airs !
Bien sûr, tout au long de la formation les moniteurs sont là pour nous soutenir, et sont toujours à l'écoute. Trois biplaces était prévus dans le stage. Je trouve qu'ils aident beaucoup, on prend confiance en l'aile (le pilote qui nous emmène peut nous montrer quelques petites figures comme le wing-over !), on pilote pendant quasiment tout le vol et on apprend à faire une approche.
On peut dire que le delta est un sport qui apprend la patience ! Après la pente-école, on peut attendre plusieurs jours avant de pouvoir faire son premier grand vol à cause du brouillard, de la pluie, etc. On s'habitue aussi à gérer le stress : ça peut servir dans pas mal de situations !
Fanny Bouchelta